QU’EST CE QUE LE SENSUALISME ?

Le sensualisme est une philosophie née d’Étienne Bonnot de Condillac en 1754, un abbé philosophe.

• Philosophie du Sensualisme : le sensualisme est une doctrine selon laquelle les sensations sont à l’origine de toutes connaissances. La philosophie du sensualisme fait partie de la théorie plus générale de l’empirisme (… l’expérience qui construit la connaissance)

Le représentant le plus influent du sensualisme est donc Étienne Bonnot de Condillac, un abbé philosophe, écrivain, académicien et économiste français né en 1714, qui a proposé une formulation complète et rigoureuse du sensualisme dans son « Traité des sensations » (1754)

Le sensualisme va plus loin que l’empirisme de John Locke : il affirme non seulement qu’il n’y a pas d’idées innées, mais qu’il n’y a pas non plus de capacités mentales innées. Pour le sensualisme, sensation et connaissance sont coextensives, et toute connaissance, toute réflexion, tout jugement, tout acte d’imagination, n’est, en dernière analyse, qu’une sensation mémorisée.

• L’école de la peinture sensualiste est fondée par Jean-Yves GUIONET dans les années 1990, il est peintre chercheur. Il a posé un enseignement artistique associant la philosophie sensualiste aux neurosciences et à la créativité, pour mieux comprendre la peinture dite «sensible et incarnée» Cette approche attire de plus en plus de peintres, amateurs et professionnels de tout horizon. J.Y. Guionet propose une véritable méthodologie pour abaisser le mental et peindre en connexion, comme un reset du système sensoriel et cognitif.
  Il me semble que cet engouement, nous le constatons par le nombre de stagiaires croisssant, sonne comme une réponse au besoin grandissant de se connecter à soi, de RE-LIER son corps et son esprit, à la recherche d’un certain apaisement mental.
  Dans un 21ème siècle qui nous dissocie toujours davantage, par sa croissance et ses dysfonctionnements, cette pratique met en lumière un besoin d’authenticité et de retour à l’essentiel, un besoin de retrouver du vrai et du silence en soi, dans le vacarme alentour.
  Nous ne pouvons nier l’impact mondial qu’a eu la crise sanitaire de 2020. Il y a, c’est certain, un avant et un après Covid. C’est tout a fait intéressant d’observer la transformation subtile d’un groupe d’artistes anonyme, vers un collectif factuel qui fini par faire école. Ce processus s’inscrit en réaction et en résonance d’une époque. Avec le recul, et sans comparaison, c’est assez émouvant de constater l’éclosion de l’école de Barbizon, et son glissement vers l’impressionnisme par exemple. L’histoire de l’art offre un point de vue essentiel sur l’actualité politique, économique et sociale d’une époque.

Quizz : voici des exemple d’artistes qui, en leur temps, habitaient leur peinture de façon rétinienne et sensorielle, les reconnaissez-vous ? … Attention, il y a un intrus 🐟 

Voici un exemple concret en lien avec une toile que j’ai amorcé ce printemps

Comment peindre la rivière… Comment se laisser porter par l’éphémère, l’insaisissable, et l’intemporel à la fois ? la rivière s’est un peu tout cela, non ? Toute la difficulté réside dans le fait de ne pas représenter la rivière, mais de la faire vibrer, à travers moi… Artistiquement, ces réflexions s’incarnent dans une approche sensorielle de la peinture.

Mon premier appuis est celui de la vision. Ainsi j’observe ce que je vois, réellement, de façon RETIENNE. L’enseignement en peinture sensualiste propose tout un panel d’exercices pour abaisser le mental, stopper tout jugement esthétique, afin d’approcher une liberté gestuelle et une touche picturale la plus libre et authentique possible.

L’eau. Entendre le son du flux perpétuel, capter ses remous vibrants. Se laisse happer, mais ne pas s’y noyer. Alors, faire corps avec elle, se fondre en elle, être elle ?

C’est tout l’enjeu de la prise de risque picturale qui consiste à toucher la profondeur de la matière pour impacter la surface, et faire trace.

S’agit-il d’attraper l’invisible, ou de rendre visible ? De traverser le chaos, de donner du sens à l’informe ? Probablement tout cela à la fois, et plus encore. La métaphore créative est si puissante.

C’est ce qui se vit dans l’instant, dans l’acte de peindre, qui fait trace et impacte notre relation au vécu.

De la profondeur à la surface, je pourrais dire de l’inconscient à la conscience… C’est précisément là,  à cet endroit de la jonction que la trace agit, comme une légère écume qui vient nous éveiller.

En pré conscience, dans l’entre deux.

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Pour résumer…

🔹 En art thérapie le sensualisme est une base fondamentale pour stimuler la connexion et la connaissance de soi. (cf, les travaux de Jean Pierre KLEIN, psychiatre et chercheur en psychothérapie ) Stimuler les sensations, favoriser le re-sentir, pour accompagner les personnes vers l’expression d’une symbolisation et, peut-être, vers une prise de conscience qui enclenche une transformation de soi. Étant précisé que la prise de conscience est indépendante du processus qui, lui, s’active dans le vécu dès l’expérience créative.

🔹 En peinture, le sensualisme c’est prendre le risque de peindre dans l’inconnu et l’infini de soi.

Et ça, c’est Exaltant ✨

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