Quelques mots sur l’exposition « SPECTRA »
L’exposition « Spectra » réunit une sélection de plasticiens contemporains aux expressions diverses, de tous horizons et issus de tous parcours.
Figurées ou abstraites, les œuvres ont en commun de témoigner d’une étrangeté tangible qui éveille une sensation de fuite.
Peinture, dessin, photographie, collage, sculpture, art numérique… Les procédés de techniques mixtes bouleversent les représentations sur petits et grands formats. Chaque artiste expérimente « l’en train de disparaître », cette naissance du spectre qui participe à une création fantomatique où les possibilités d’échappatoire, les voies de la dissidence et les opportunités d’émancipation s’expriment.
Il y a cette fascination pour la tension entre le visible et l’invisible, cette tentative d’exprimer ce que l’on ne voit pas et ce qui est indicible. Les œuvres sélectionnées sont un éloge du transitoire et du surgissement. Des corps, des figures, des paysages en mutation participent à une combinaison protéiforme, hybride, surnaturelle.
Ses incarnations, associées à la projection de l’imaginaire, procurent une expérience troublante, presque hallucinatoire qui déchaîne l’interprétation. Les artistes présentés par Hybrid’s crib ont cette volonté de mener vers la découverte, l’inattendu, de comprendre le monde, le désir d’injecter une dose d’innovation et de dessiner des futurs possibles. Canoline Critiks.
MURIELLE BOZZIA : Je favorise l’imaginaire matériel, celui qui trouve la source de ses créations dans l’intimité de la matière. Ainsi c’est une peinture rétinienne qui, associée au geste authentique, fait « le sensible » et non l’idée, c’est une peinture figurative et « sensualiste » qui se construit par la mémoire du corps, et la spontanéité du geste. Dans la recherche d’une harmonie de tensions.
« La forme c’est le fond qui monte à la surface », et la création sensible se fait dans le chaos. C’est donc le geste qui va plus loin que le regard et qui nous fait revivre les émotions vécues. Les images terrifiantes, incompréhensibles ou heureuses sont ainsi recréées, placées en un espace imaginaire. Mes créations sont le journal intime de ma mémoire psychique et corporelle. Par la peinture, je pose une sorte d’équilibre entre la pulsion archaïque et la recherche de sens. Peindre, c’est un peu comme échapper à la vie pour, en réalité, mieux la vivre et s’y retrouver. C’est le lieu où le chaos s’organise